Historique

Bienvenue au Manoir de la Baronnie !

Le nom « Baronnie », fréquent dans toute la France, est synonyme de seigneurie et a été utilisé à partir du Xème siècle pour désigner la circonscription féodale de base. Les « barons » étaient l’ensemble des seigneurs à qui un fief avait été reconnu par le roi de France ou le duc de Normandie.

On ignore la date exacte de construction du bâtiment, mais elle se situe très probablement au Xème siècle ou au XIème siècle compte tenu de traces de maçonnerie dite « en feuille de fougère » que l’on trouve encore dans les caves. La baronnie a appartenu très tôt à l’abbaye de Cerisy-la-Forêt ( Manche). Pendant quelques décennies, elle a ainsi abrité un prieuré de deux ou trois moines. L’abbé détenait sur les habitants de la Baronnie le droit de « haute justice », c’est-à-dire qu’il pouvait même prononcer des condamnations à mort pour des faits criminels. Le bâtiment était donc également, sous l’ancien Régime, un tribunal. Les audiences étaient tenues non par l’abbé lui-même, mais par un « bailli » qui était souvent un avocat d’Argentan. Dans l’une des caves se trouve un crochet fixé dans la voûte et qui selon la légende, aurait servi à des pendaisons…L’abbé disposait également de l’ensemble des droits féodaux. Selon la légende, un souterrain reliait la Baronnie au village de Montmerrei.

A partir de la fin du XIIIème siècle, le bâtiment n’abrita plus aucun moine. L’abbé de Cerisy-la-Forêt décida de rémunérer un curé pour la paroisse et de louer le bâtiment ainsi que son domaine qui comprenait alors de nombreuses fermes. Les locataires vont se succéder jusqu’à la Révolution, d’abord « gentilshommes », puis simples fermiers. Ils bénéficiaient des droits féodaux mais reversaient à l’abbaye un loyer qui comprenait des éléments en nature comme des volailles.

Des transformations importantes eurent lieu aux XVème et XVIème siècles, dans le but de moderniser les bâtiments et également de les consolider. Dans le bâtiment d’origine, celui qui se trouve à droite de la tour, l’étage situé sous les combles, pourvu initialement de lucarnes et d’une cheminée, et qui servait probablement de « salle haute de justice », est devenu un simple grenier. Au premier étage ont été percées de grandes fenêtres Renaissance à meneaux. Des contreforts ont été posés pour prévenir un possible effondrement de l’édifice, fragilisé par une lourde charpente. Une tour en pierres de taille et un nouveau bâtiment d’habitation ( à gauche de la tour) ont été ajoutés.

En 1792, la baronnie de Marcei a été vendue comme bien national au dernier locataire de l’abbaye. Elle est restée une exploitation agricole jusque dans les années 1960.

Aujourd’hui, la baronnie comporte encore plusieurs bâtiments, mais nombre d’entre eux ont été transformés ou détruits.